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Fenêtre sur le Védanta




La pensée Indienne a donné naissance à des systèmes de pensées philosophiques spiritualistes que l’on nomme Darshan. Mais le mot "Darshan" résonne également dans la sphère de l’initiation spirituelle.
"Darshan" a une double signification - vision et point de vue.
"La vision" spirituelle vient de la révélation d’une connaissance fondamentale obtenue soit par une pratique introspective soit par la grâce d’un instructeur spirituel.

"Le point de vue" concerne donc la proposition philosophique et fait référence aux six grands "darshanas" suivant.


DARSHANAS

Nyâya Vaishêshika Yoga Samkhya Purva Mîmamsa Védanta
Nyâya = Bonne règle Vaishêshika = école spécifique Yoga = Lien Samkhya = énumération Purva Mimamsa = Premier examen Védanta = fin des Védas
Gautama Kanada Rishi Patanjali Kapila Rishi Jaimini Maharishi Vyasa
système qui postule que Dieu est le créateur du monde système présentant une vue matérielle de l’univers système Pratique et mystique de réalisation spirituelle.
 C’est à la fois le but et l’outil.
 Ashtânga Yoga
système reposant sur la discrimination évolutive des matières.
 Les 25 tatvas
 Dualiste : qui oppose la Prakriti au Purusha
Système dualiste fondé sur les notions de bien et de mal Védanta ou Pur Advaïta Védanta,système non dualiste .
 Postule que "Tout est Brahman" ;
 Notion de Maya (illusion) et des Upadhis(voiles)

 Datations

siècle av JCJC siècle ap JC
3°s RAJA YOGA au RAJA YOGA 5 °s
7° s SAMKHYA
VEDANTA 2°s
NYAYA 5 °s
VAISHESHIKA 5° s
3°s PURVA MIMANSA
5°s BOUDDHISME

LES VEDAS

Dans les grands textes canoniques de la pensée hindoue, les Védas sont les "Sruti" incontournables.

"Sruti" est le terme utilisé pour qualifier des textes révélés aux sages en contemplation (les Rishis). Ces révélations furent possibles par l’extase spirituelle et la révélation intérieure méditative. Les "Smriti" (mémoire), est le nom donné à l’ensemble des textes appartenant à la tradition la plus ancienne de l’hindouisme mais dont l’autorité est considérablement moindre que celle des sruti. La fonction des smriti était de fixer les codes régissant la conduite d’un individu dans le contexte social.


les RISHIS

Les Védas sont donc les textes révélés.
Le mot "Véda" signifie science, connaissance. Les védas communément admis au nombre de quatre sont souvent présentés toutefois en deux catégories.

Les trois premiers, dont le plus ancien et le plus conséquent est le RIG-Véda, constitue avec le SAMA-Véda et le YAJUR véda, le triple Véda . Ils sont unis dans leur appartenance au "yajna", c’est-à-dire au rituel védique.
Le quatrième, l’ATHARVA véda, rapproché plus tardivement, ne relève pas du yajna.


RITUELVEDASENS
Yajna RIG-Véda Samhita rig = signifie prière, verset
SAMA-Véda Samhita saman = cantillation
YAJUR-Véda Samhita yajur = dédicaces en prose
non Yajna ATHARVA-Véda Samhita atharva = magie blanche ou noire

Veda signifie science - Samhita signifie recueil.

la Cantilation est l’art de la prononciation de la hauteur musicale des voyelles de chaque mot d’un verset d’un texte sacré des religions chrétienne, coranique, hébraïque, bouddhiste et hindouiste.


 RIG-Veda, "sagesse des verset", sont des hymnes pour les différents dieux, les rites des Brahmanes, et traitent aussi de la cosmogonie.
Le RIG-Véda est l’un des plus anciens textes écrit en langue indo-européenne, situé vers 1200 av JC. On le suppose cependant beaucoup plus ancien de part sa source révélée. Composé d’environ 1028 stances, sous forme de 10 recueils, il relève de la tradition orale.

 Le SAMA-Véda, "sagesse des chants", concerne l’art de la cantilation, des arts, du chant, des charmes de la poésie, et de la science des mantras.


 Le YAJUR-Véda, "sagesse de la prose", concerne les cultes et les invocations lors des rites.


 L’ATHARVA-véda, "sagesse des prêtres Atharvan", traite de l’aspect ésotérique, de la magie et de l’Ayurvéda.



Chaque Véda est lui-même divisé en quatre parties, mais les classifications peuvent varier ; certains donneront la classification suivante :
mantras, samhitas, brahmanas, upanishads
ou
samhitas, brahmanas, aranyakas, upanishads

Prenons la première :

  • MANTRAS : man (manas, pensée - tra, protection). le mantra est l’outil de protection de l’esprit. Cette partie regroupe donc tous les hymnes.

  • SAMHITA : recueils, concernent la prononciation exacte des mantras.

  • BRAHMANAS : "qui cherche l’essence pure du brahman", sont les livres mystiques et leurs explications psychologiques.

  • UPANISHADS : L’essence même des védas.

Ce sont les Upanishads qui retiendront notre plus grande attention.
UPA signifie mouvement physique vers,
NI signifie descendre vers le sol,
SHAD signifie s’asseoir.


Upanishad peut donc être interprété comme étant le fait de s’asseoir respectueusement auprès d’un maître pour recevoir son enseignement.


Il existe 108 upanishads dont une dizaine sont majeures.
Elles sont bien sur réparties dans les différents Védas. En voici quelques unes à titre d’exemple, telles que la Kena Up, la Katha Up, la Chandogya Up, la Madukya Up, l’Isa Up, la Prasna Up, etc.



Le mot VEDANTA, signifie la fin des Védas. Autrement dit, c’est la connaissance de l’ensemble de tous les Upanishads. Fin de la connaissance par leur emplacement dans la classification des Védas, mais surtout implicitement "fin des connaissances" et "début de La Connaissance".


Pour situer l’ampleur du sacré de ces textes, de ces "srutis", les sages affirment que le Védanta est la philosophie la plus pointue qui ai été donnée à l’humanité.
Ils déclarent surtout :

" Parce que les Védas contiennent les syllabes sacrées d’où naquirent les dieux et les mortels, les Védas précèdent l’univers lui-même issu de la syllabe OM !

Toute la clé de la pensée Védantique se trouve là.


La philosophie orientale a pour but d’amener la spéculation intellectuelle au seuil de l’expérience intuitive spirituelle, à savoir celle qui révèle. Pour cela, elle utilise des systèmes pratiques du raisonnement afin de simplifier ce processus.



 LES NYAYAS

L’analogie Védantique que l’on appelle le NYAYA est l’un d’entre eux.
NYAYA signifie méthode. Les analogies védantiques sont des histoires simples et courtes ayant pour but d’illustrer un concept fondamental afin d’en avoir une expérience directe et intuitive.

Elles sont nombreuses. La plus connue est celle du

  • RAJJU-SARPA NYAYA
    RAJJU corde - SARPA serpent - NYAYA analogie.

    Un homme se promenant à la tombée du jour dans une rue éclairée par des réverbères pense apercevoir un serpent sur le sol. Pris de panique, il fait l’expérience de la peur en lui par les phénomènes physiques et mentaux habituels qu’engendre cet état. IL se fie donc à l’information de ses organes des sens. Or, en s’approchant du réverbère, l’homme s’aperçoit que le serpent n’est autre qu’une corde sur le sol. Il voit la réalité telle qu’elle est. Le réverbère joue là son rôle de maître spirituel qui éclaire l’esprit obscurci par l’identification erronée.


  • BIJA VRIKSHA NYAYA, l’analogie de la graine et de l’arbre.
    BIJA graine -VRIKSHA arbre.

    La graine est à l’origine de l’arbre, mais l’arbre est à l’origine de la graine !
    Quel est le premier ? Ceci illustre que toute déclaration peut-être contrecarrée et que le monde est prisonnier de sa relativité.


  • PADMA PATRA NYAYA, l’analogie de la feuille de lotus.
    PADMA lotus - PATRA feuille.

    La pluie coule sur la feuille de lotus et touche le sol sans la mouiller. Brahman est le substrat immaculé et il est comme l’écran de cinéma, non affecté par le jeu des ombres et des lumières du monde.




  NETI-NETI

Dans les autres systèmes de raisonnements védantiques, nous trouverons celui de neti-neti.
Bien qu’au premier abord, il semble simpliste, il relève en fait d’un processus bien plus complexe sur lequel certains Jnana Yogi ,(Jnana Yoga, le yoga de l’érudition), se sont engagés durant toute une existence afin de réaliser la notion d’absolu.
Le principe de neti-neti repose sur la négation de ce que n’est pas une chose pour trouver ce qu’elle est.
Voici un exemple simple. Vous vous teignez les cheveux en rouge. Bien, est-ce toujours vous ? Si oui, alors vous n’êtes pas vos cheveux !

Le neti-neti commence souvent par la négation des expériences obtenues par les organes des sens, qui permettra ensuite de diminuer les modifications mentales afin de trouver les réponses à l’intérieur.
Un homme n’est ni sa maison, ni son travail puisqu’ils sont sujets à changements. Ce qui reste de lui, est ce qui est son absolu.
La nature essentielle du SOI n’est ni le corps, ni le mental.
Le but du neti-neti appliqué par le Jnana Yogi est la négation de toutes choses relevant de l’expérience du monde afin les transcender et laisser s’exprimer l’absolu.
Alors ce qui restera est Sat-chit-ananda, existence, connaissance, béatitude.


sri Ramana maharishi

  PANCHI KARANA

La théorie du PANCHI KARANA est quant à elle un autre raisonnement de la pensée védantique dans le but de trouver ce Brahman absolu.
PANCHI signifie, cinq - KARANA, causes, parties.

C’est la théorie de la "quintuplication" basée sur la répartition des cinq éléments que sont les TATTWAS, dans la matière phénoménale, et cela en répartition équilibrée ou en déséquilibre. (Terre, eau, feu, air, ether).
Elle s’apparente en fait à la pratique méditative du LAYA CHINTANA.
LAYA signifiant involution - CHINTANA, contemplation.

C’est une technique méditative reposant plus sur le fait de penser que sur le fait habituel de calmer le mental. Elle procède de l’absorption du plan grossier vers le plan plus subtil éthérique, par la résorption des fonctionnalités du corps aux cinq éléments qui le constituent. Lorsque le méditant s’aperçoit qu’ils ne sont pas Brahman, ils peuvent être absorbés par les techniques d’éthérisation ou niés par le neri-neti.


Ce principe de "quintuplication" prend toute sa place dans la connaissance du corps et des effets des cinq éléments en lui ou sur notre mental. Puisqu’ils peuvent se combiner en proportions équilibrées ou déséquilibrées, ils peuvent engendrer harmonie ou souffrance.
Exemple ;
Trop de raideur dans le corps est le signe de l’aggravation de l’élément Terre et de sa lourdeur. C’est là même une des bases du diagnostique ayurvédique.




 MAHAVAKYAS

Dans l’éducation spirituelle védantique, les MAHAVAKYAS sont les grandes proclamations et servent de support aux enseignements.
MAHA signifiant grand - VAKYAS, proclamations.

Elles sont issues des Upanishads, et sont très nombreuses. Toutefois, quatre sont très importantes et proviennent de chacun des Védas.

  • PRAJNANAAM BRAHMA
    La conscience est Brahman

    PRAJNA sagesse, conscience - BRAHMA, brahman.
    La nature de Brahman est existence et conscience cosmique.
    issue du RIG-Veda.



  • AHAM BRAHMA ASMI
    Je suis Brahman

    Non identification aux agents limitants.
    issue du YAJUR-Veda



  • TAT TWAM ASI
    Tu es Cela

    Initiation par le maitre spirituel.
    issue du SAMA-Véda



  • AYAM ATMA BRAHMAN
    Ce SOI est Brahman

    Unification de ce principe par le méditant.
    issue de l’ATHARVA-Véda




 l’ADHYAROPA
Enfin nous ne pouvons pas ne pas parler de la théorie de l’ADHYAROPA lorsque nous cherchons la vérité védantique.

L’Adhyaropa est le principe de sur-imposition qui dénonce le pouvoir couvrant que crée le monde phénoménal sur la conscience individuelle.
Le Védanta part du principe que l’homme ordinaire est un "Pashu", lié à la souffrance et à l’illusion par le "pasha", le lien, la corde.
L’homme qui :
*a intégré les valeurs spirituelles,
*qui n’est plus soumis à la souffrance due à l’illusion,
*qui n’est plus soumis à l’identification erronée à ses agents limitants,
*qui cherche l’éveil de la conscience par la libération de l’énergie primordiale en lui,
sera libéré du lien.


Pour cela, il nous faut partir du principe que les trois états ordinaires, (rêve - sommeil - veille) ne sont pas des états d’éveil.
Autrement dit, même éveillés, nous sommes loin de l’état de conscience et de pensée pénétrante !

Seul le quatrième état, est celui de l’éveil. C’est l’état de Turya, de Brahman, à qui l’on attribue le chiffre quatre.
C’est l’état de la conscience par l’éveil de l’énergie primordiale qu’est la shakti.

voir tableau



En conclusion, le Védanta parle de l’illusion. Pour éviter toute confusion.

 Maya est l’illusion, le monde phénoménal, par rapport à Brahman, l’absolu inqualifiable et seul considéré comme réel.


 Avidya est l’ignorance de la réalité telle qu’elle est.


 Upadhis sont les voiles de l’illusion voir agents limitants.
S’identifier à eux n’apporte qu’Avidya, et ne permet pas la vision de l’absolu.


Rishi



hari om tat sat

Jaya Yogacharya

bibliographie :
"Méditations et Mantras" de Swami Vishnou Devananda.
"LE VEDA", textes traduits et présentés par Jean Varenne.
"Les Upanishads majeures" de Guy Rachet.

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